Véhicules électriques : quel bénéfice pour le climat ?

Véhicules électriques : quel bénéfice pour le climat ?

Dernière mise à jour le 27 octobre 2016

Le déploiement massif du véhicule électrique pour la mobilité individuelle, prévu dans la loi de transition énergétique (LTE), s’inscrit dans un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Alors que des bornes de recharge sont installées ou programmées un peu partout, cette stratégie est controversée.

Pour évaluer les bénéfices du véhicule électrique en terme de gaz à effet de serre il faut réaliser une analyse de cycle de vie (ACV) et comparer les véhicules électriques aux véhicules actuels (essence et diesel). Mais on a ainsi une image ponctuelle dans un paysage énergétique donné.

Or, il faut également anticiper les évolutions de ce paysage et les conséquences d’une demande massive en électricité liée aux véhicules électriques, aux horizons 2020, 2030, 2050.

L’exercice est délicat car il faut prendre en compte de nombreux facteurs : l’évolution du parc nucléaire et des consommations électriques globales, le rythme de déploiement des énergies renouvelables, la consommation future des véhicules et leur durée de vie, le rendement de la recharge, la technologie des bornes (lente ou rapide), la gestion de l’appel de puissance.

Les indicateurs actuels laissent présager que les véhicules électriques conduiront à une plus grande sollicitation des centrales aux énergies fossiles.

Dans ces conditions, le bénéfice sur les émissions de GES du véhicule électrique versus conventionnel est loin d’être évident.

Autre point qui fâche : les batteries. Leur fabrication est très énergivore et consomme du lithium dont l’usage pose des problèmes d’épuisement de la ressource, de pollution et de recyclage.

Le scénario négaWatt préconise un usage modéré du véhicule électrique, à réserver plutôt au milieu urbain (ce qui permet également de réduire les nuisances sonores et la pollution). En milieu périurbain et rural, c’est le gaz naturel renouvelable (biométhane, gaz de méthanation) qui est à privilégier.

L’action prioritaire restant la réduction de la mobilité individuelle motorisée grâce à des offres de transport collectif adaptées et une nouvelle vision de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme.

Source : Décrypter l’Energie, plus d’info.